Les pas sur la neige ouvrent inévitablement sur l'énigme de ceux qui seraient passés par là. Quand il s'agit de faire advenir des gestes qui transcendent le présent nous sommes a la croisée des chemins des corps qui déplient des danses dans l'espace et des temps passés parfois oubliée. Une danse tente des apparitions poétiques qui découvrent des figures de l'absence qui ont la magie des vols des papillons.
La danse pour moi se confectionne dans des opérations plastiques, des métamorphoses, des procédures d'assemblages ou de fragmentations pour former un ensemble à la croisée du réel et de l'imaginaire. Selon cette idée la danse contemporaine et la performance investissent des modes singuliers de mémoire et de transmission qui procèdent dans mes choix à ré-articuler l'archive, la mémoire et l'oubli au vivant dans leur enchevêtrement. Cet enchevêtrement est le reconstruction de données archivées et prélevées qui ouvrent sur une absence fantôme.
Il s'agit d'ouvrir l'histoire des figures de l'absence qui traversent toute archive comme moteur de création et de recréer de nouvelles perspectives performatives.
L'ouvrage chorégraphique Des pas sur la neige délivre une allégorie poétique, une invitation à se déplacer dans des temps non linéaire radicalement i-orienté et ouvert, des temps qui échappent au pur présent. C'est pourquoi le costume d'Antigone archivé et intouchable à la Maison Jean Vilar, la partition d'une danse oubliée, une musique de Debussy, une lettre transcendent des figures de l'absence. Ces figures non linéaires deviennent magnétiques dans des métamorphoses poétiques, déplacées dans une fabrication chorégraphique d'un corps matières.
« Ne pas paraître, mais apparaître comme une apparition » Propos de Georges Didi Huberman dans Le danseur des solitudes.
Création Festival Les Hivernales février 2024 remerciements à la BNF Maison Jean Vilar d'Avignon le Théâtre Jacques Brel, Espace Molière Talange. Festival Les Humanités...